PIERRE OZER

PIERRE OZER

Fossile dépendance (Green Lifestyle)

Fossile dépendance

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Décembre 2009, tous les projecteurs sont braqués sur Copenhague. Les Etats du monde y discutent de l’avenir climatique de la planète. En dépit de progrès limités, les plus gros pollueurs de la planète (ils représentent au total 80% des émissions) se sont accordés sur la nécessité d’agir pour limiter le réchauffement global à maximum 2°C au-dessus de la température pré-industrielle. Les négociations continuent, et elles seront dures car le fond du problème est d’instaurer une gouvernance mondiale entre des peuples qui vivent des inégalités criantes : les pays développés globalement riches qui pourront s’adapter à toutes sortes de bouleversements ; les Etats émergents et ceux en développement – en survivance – qui sont les plus vulnérables à tous types de crises, dont les dérèglements climatiques. Bien sûr, la Chine – locomotive des pays émergents – émet maintenant autant de CO2 lié à l’utilisation des combustibles fossiles que les Etats-Unis mais, rapporté par habitant, un Chinois émet quatre fois moins qu’un Américain.

Aussi, dans les pays en développement, il faudra additionner les émissions de trente Subsahariens pour atteindre le niveau d’un Américain. In fine, les pays riches concentrent près de 20% de la population et représentent la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre… Voici pourquoi les pays riches devraient réduire leurs émissions de 25 à 40% d’ici 2020 pour limiter les effets du réchauffement climatique.

Chez nous, diverses études montrent une similitude frappante entre la société globale et la société belge. En effet, les ménages les plus riches, s’ils sont globalement les plus sensibilisés aux enjeux environnementaux, sont aussi ceux qui entraînent le plus d’impacts négatifs sur l’environnement. Ils sont également les mieux armés pour faire face à une augmentation importante du coût de l’énergie.

Outre des conseils universels indispensables, ce supplément montre que des solutions technologiques existent, comme l’installation de panneaux solaires, la construction d’une maison passive ou une prise en compte de l’environnement dans quantité de projets, de la piscine aux centres pour entreprises. Cependant, ces efforts ne s’adressent souvent qu’à une frange limitée de la population qui a les capacités financières suffisantes pour orienter ses modes de consommation vers quelque chose de plus respectueux de l’environnement.

Or, comme le souligne d’emblée Paul Magnette, ministre du Climat et de l’Energie, une priorité intimement liée à la lutte contre les changements climatiques est de réduire la dépendance envers les énergies fossiles de l’ensemble de notre société. C’est un enjeu majeur pour éviter que les inégalités sociales s’accroissent au prochain choc pétrolier, car les plus durement touchés seront inévitablement les moins nantis, d’ici et d’ailleurs. Plus largement, il s’agit de construire une société qui ne soit plus dépendante de la croissance de la consommation matérielle, au-delà de la satisfaction des besoins de chacun, car aucun moyen technique ne rendra les ressources de la planète infinies.

 

Pierre Ozer (Université de Liège) et Bruna Gaino (Université catholique de Louvain), Green Lifestyle, 29 mars 2010.



28/05/2010
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