PIERRE OZER

PIERRE OZER

Humanitaire versus militaire

Humanitaire versus militaire

 

Rage ou ironie ? Le ton est certes policé mais sans complaisance devant la bêtise humaine. On connaît le drame vécu par les Pakistanais après le séisme du 8 octobre, on sait aussi les difficultés rencontrées par les humanitaires pour accéder à certaines zones très reculées et isolées, mais ce que l'on sait (savait) moins, c'est que les dirigeants pakistanais eux-mêmes ont volontairement privé les secouristes de données satellites pourtant indispensables à la coordination efficace de l'aide. Pierre Ozer et Marianne von Frenckell, du département des sciences et gestion de l'environnement, nous en donnent la raison dans un texte paru dans La Libre Belgique (26/10) : ces données auraient pu rendre publics d'éventuels dégâts aux infrastructures militaires. Ce n'est que huit jours après la catastrophe que l'interdiction fut levée. Et pendant ce temps, sans indication, les secours terrestres ont buté sur des routes coupées par des glissements de terrain. Pendant ce temps, de multiples fractures ouvertes n'ont pas été soignées. Pendant ce temps, les survivants dans les décombres ont eu le loisir de voir venir la mort, doucement. Pendant ce temps, cette puissance nucléaire a délibérément fait le choix de délaisser des dizaines de milliers de blessés pour servir des intérêts militaires. Sans commentaires...

 

Didier Moreau.

 

Compte rendu paru dans Le 15e Jour du Mois, mensuel de l'Université de Liège, N°148, Novembre 2005.



12/12/2006
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