PIERRE OZER

Ce matin, je me suis rendu chez mon libraire pour acheter une revue. Quelle cohue… De jeunes bambins, non plutôt de jeunes adolescents, font la file, une longue queue qui s'étend jusqu'au dehors du petit établissement. Mais que viennent-ils donc chercher ? Des bonbons, des chewing-gums, des hebdomadaires pour ados ? Bien mieux! Il me plait à rêver... Ils viennent se procurer un quotidien pour s'informer sur les affaires qui touchent le Pays noir, le Monde Diplomatique pour avoir une vue alternative sur les enjeux planétaires, le magazine Géo pour pouvoir s'envoler virtuellement vers d'autres latitudes, vers d'autres cultures…

Non, ces futurs adultes de 13-14 ans sont alignés dans le calme pour acheter … des cigarettes à la pièce, quatre pour 1 euro ou une pour 30 centimes.

Et cela me pose question. En effet, un texte de loi existe et est en application pour l'interdiction de la vente de cigarettes aux moins de 16 ans. D'ailleurs, mon libraire a appliqué l'autocollant rappelant cette règle sur sa porte. Mais rien n'y fait.

Je dois avoué que je suis stupéfait d'être témoin de telles pratiques alors que la Fondation Rodin est en pleine campagne anti-tabac d'envergure sous la banderole « Chaque cigarette est un piège ». L'objectif principal de cette campagne est de rendre les jeunes conscients de la rapidité avec laquelle la dépendance à la nicotine peut s'installer.

Cette campagne aurait pu être accompagnée d'une sensibilisation envers les « providers » potentiels comme mon libraire qui, manifestement, ne craignent pas une quelconque sorte de répression.

Pour rappel, plus de 90% des cancers du poumon sont directement liés à la cigarette…

Complément d'information: Campagne anti-tabac de la Fondation Rodin intitulée « Chaque cigarette est un piège ».

Texte proposé fin mai 2006 par Pierre OZER au courrier des lecteurs des quotidiens Le Soir et La Meuse. Peut-être publié...