PIERRE OZER

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Changement climatique : « 300.000 morts à prévoir »

Changement climatique : « 300.000 morts à prévoir »

 

Espèces animales en péril, écosystèmes dégradés : le réchauffement climatique menace l'environnement de l'homme.

Mais quelles sont les répercussions directes de ces changements climatiques sur la santé humaine ? Epidémies, allergies, aggravation de pathologies mortelles, certains scientifiques dénoncent les risques liés à l'augmentation de la température moyenne.

Le réchauffement planétaire divise les scientifiques mais quelques pistes alarmantes se dessinent. Les maladies respiratoires d'abord : les vagues de chaleur entraînent une augmentation du taux d'ozone pendant les étés caniculaires. La qualité de l'air s'appauvrit, les asthmatiques et autres personnes vulnérables souffrent. « Avec le réchauffement climatique, les tempêtes de sable se multiplient et des microparticules sont transportées d'Afrique vers l'Europe » explique Pierre Ozer, professeur au département des Sciences et gestion de l'environnement à l'Université de Liège. « L'asthme se développe avec ces nuages de poussière. Les gens toussent plus et pourraient donc se transmettre plus facilement d'autres maladies, comme la méningite. »

Mais l'impact du réchauffement climatique ne se limite pas à cet effet : les canicules tuent par déshydratation ; les maladies infectieuses et tropicales voient leurs zones géographiques s'étendre. « Des chercheurs suédois ont montré l'impact du réchauffement sur la propagation de la maladie de Lyme. Ce sont les tiques qui transmettent cette maladie et les hivers de moins en moins froids sont favorables à leur développement », affirme Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l'UCL. « La malaria pourrait également remonter vers le nord, il ne faut pas oublier qu'elle existait en Flandre au début du siècle ! », s'exclame le professeur Michel Moutschen, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Liège.

Indirectement donc, le corps humain souffre et souffrira encore du réchauffement. Pierre Ozer rappelle : « Si la température moyenne augmente simplement d'un degré, 300.000 morts sont à prévoir dans le monde, principalement de diarrhées, de malnutrition. Deux degrés de plus et ce sont 40 à 60 millions d'Africains de plus qui s'exposent à la malaria. » Si les prévisions de mortalité restent délicates, il est certain que les zones déjà vulnérables aujourd'hui risquent d'être les plus touchées demain.

Propos recueillis par Virginie Rivière

Paru dans Le Soir (Belgique), 10 janvier 2007, p. 5.



10/01/2007
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