PIERRE OZER

PIERRE OZER

La compensation volontaire, un petit plus…

Focus Développement durable

 

La compensation volontaire, un petit plus… Quelques entreprises et administrations pionnières

 

 

Les sites de compensation volontaire s'adressent aussi bien aux organisations publiques qu'aux entreprises et aux particuliers. Ce sont souvent les premières qui donnent l'exemple, mais pas toujours. Les organisateurs de grands événements internationaux commencent à inciter les participants à y recourir. Ce fut le cas du gouvernement fédéral allemand lors de la Coupe du monde de football en 2006, qui voulait que tous les déplacements aériens vers le pays hôte s'avèrent in fine neutres en termes de GES. L'Onu fait de même, à tout le moins lors des Conférences annuelles sur les changements climatiques (bien obligé…) où elle demande aux délégations nationales de compenser. La Belgique le fait depuis la réunion de Montréal en décembre 2005. «En Belgique, tous les fonctionnaires de la Région wallonne travaillant sur des problématiques liées au climat compensent leurs émissions CO2 lors de leurs trajets en avion», souligne Pierre Ozer, qui enseigne au département des sciences et gestion de l'environnement à l'Université de Liège. Certains services ou départements au fédéral font de même, et on y songerait aussi à la Région bruxelloise. «Plusieurs grandes entreprises se sont également engagées à compenser leurs émissions de C02», poursuit Ozer qui cite les groupes français Arval (flottes automobiles), Yves Rocher et Veolia Environnement. L'occasion de signaler qu'on pourrait étendre les programmes de compensation volontaire à d'autres modes de transport émettant beaucoup de GES, l'automobile par exemple. Certains sites le proposent d’office. En Grande-Bretagne aussi, l’idée a déjà fait son chemin. Le groupe de média BSkyB, la banque HSBC, les chaînes de grande distribution Tesco et de magasins de vêtements Marks & Spencer ont annoncé récemment qu’ils allaient compenser leurs émissions. Dans notre pays, on reste encore timide du côté des sociétés privées. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'on ne fasse rien. En janvier dernier, le bancassureur Fortis a ainsi lancé en son sein un vaste programme de neutralité en matière d'émissions de dioxydde de carbone. Il a, dans ce cadre, décidé de calculer l'impact de ses activités en termes d'émissions, en ce compris les voyages d'affaires par avion de son personnel, et de les compenser. Simplement, il effectuera lui-même directement la compensation sans passer par un programme externe. Ce qui peut aisément se comprendre puisqu'il dispose de son propre desk «energy & trading» qui achète et vend des droits d'émission. Reste à voir si l’on pourra déduire fiscalement ce type de dépenses. Il semble qu’en France, ce soit d’ores et déjà possible. En Belgique, on n’a pas encore soulevé la question. Mais dans le cadre d’une politique de lutte contre le réchauffement, ce serait des plus logique.

 

Propos recueillis par Michel Lauwers.

Paru dans L’Echo (Belgique), 22 février 2007, p.12.



20/04/2007
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