PIERRE OZER

PIERRE OZER

Les compagnies aériennes se mettent enfin au vert

Les compagnies aériennes se mettent enfin au vert

 

 

L'Association internationale du transport aérien (IATA) a mis les enjeux environnementaux au coeur de ses préoccupations lors d'une réunion qui s'est terminée hier à Vancouver, au Canada.

Pour la première fois en 63 ans, l'association - qui représente 94 pc des compagnies aériennes dans le monde - a consacré une partie de sa rencontre annuelle au problème de la pollution atmosphérique. Avec un trafic aérien en constante augmentation, "notre industrie est au coeur de la thématique sur l'environnement, même si le transport aérien ne contribue que pour 2 pc aux émissions mondiales de CO2" , a confié à l'AFP le directeur commercial de l'avionneur européen Airbus, John Leahy.

Selon une source industrielle, "les compagnies américaines vont mieux, le carburant est moins cher que les années précédentes, si bien que le secteur peut se concentrer sur d'autres choses".

 

En Europe, les émissions de gaz à effet de serre de l'aviation civile atteignent 3 pc du bilan global, mais leur progression dépasse à peu près tous les autres secteurs, avec une augmentation de 87 pc depuis 1990 en raison de l'absence de taxes et de la popularité croissante de ce moyen de transport. Selon une étude d'impacts publiée en décembre 2006 par la Commission européenne, un vol Paris-New York émet par personne l'équivalent des émissions du chauffage d'une résidence familiale pendant un an, ou bien encore la consommation totale d'une voiture de moyenne cylindrée pendant un an.

 

Le vent a tourné

"Cette année, le principal sujet de l'assemblée est l'environnement , affirme pour sa part Anthony Concil, porte-parole de l'IATA. C'est un sujet de premier plan au niveau politique, les Nations unies doivent plancher dessus en septembre via l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), et notre industrie a déjà commencé à faire des efforts", pour polluer moins, explique-t-il.

Cette préoccupation soudaine des transporteurs aériens n'impressionne pas le professeur de gestion environnementale Pierre Ozer (ULg). "On ne peut que s'en réjouir, mais il faut comprendre qu'ils ne font pas ça pour les beaux yeux de la planète." Face aux inquiétudes grandissantes du public par rapport aux changements climatiques, "les compagnies aériennes ont senti le vent tourner et sont conscientes des effets désastreux que peut avoir le laxisme environnemental sur leur image publique", ajoute-t-il.

 

Paru dans La Libre Belgique (Belgique), le 6 juin 2007, p. 18.

 

Commentaire:

"""La croissance du trafic aérien international s'est accélérée au premier trimestre 2007, en hausse de 7 pc sur le premier trimestre 2006, après une progression de 5,9 pc de 2006 par rapport à 2005, a indiqué l'Association internationale du transport aérien (IATA). Le rythme de croissance a même atteint 7,8 pc en mars. Cette progression est liée "à la vigueur des principales économies", indique l'association. (Belga)"""

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=3&subid=85&art_id=345905

 

Par rapport à cette information, la question est donc de savoir si le secteur aérien sera capable de diminuer ses émissions de CO2 de 7 pc en un an? Et la réponse est clairement NON.

Donc, si un effort est réalisé par le secteur aérien pour réduire sa consommation énergétique et ses émissions de CO2, c'est très bien, mais il ne compensera JAMAIS la croissance exceptionnelle de ce secteur.

Mais tous les efforts sont, bien entendu, importants et participent à la solution.



06/06/2007
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